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ma vie mes humeurs ma psychanalyse
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27 avril 2006

rupture...

extrait de "les menteurs" marc lambron

Qu’est ce que cela fait d’être quittée quand on a un séminaire poststructuraliste a la place du cœur(…) je peux te le dire avec les mots les plus froids, les plus techniques, les plus désinvestis. Je ressemblerai ainsi à l’image qu’il t’arrange d’avoir de moi.

Etre quittée, c’est froidement ceci :

-         perte d’objet répétant la séparation d’avec le corps maternel.

-         Blessure narcissique.

-         Effraction du manque ; perte de l’autre sexué

-         Rumination du passé, deuils des anticipations heureuses.

-         Culpabilité.

-         Désocialisation par rupture avec le groupe proche.

-         Solitude objective

-         Rétraction devant l’avenir (peur de la répétition)

-         Perte de l’estime de soi, pensées mortifère

-         Souffrances psychiques rémanentes

Une fois que l’on a posé cela, rétrospectivement et même sur le moment, est ce que l’on est plus avancée ? Pas vraiment.

Ce que Pierre a emporté avec lui, ce n’est pas seulement le temps où je l’avais aimé, mais l’idée que je m’étais faite de la vie. Il me décrit comme une polarde, prétend que mes aspirations fusionnelles étaient nées d’un cursus scolaire. Est-ce qu’il croyait, lui, pouvoir s’exempter de ce qu’il avait appris ? Ne serait il pas obligé, comme tout le monde autour de lui, de se présenter à l’agrégation ? Était il vraiment libéré de la vision littéraire du monde qu’il me reprochait ? Il disait s’émanciper des livres et vivait encore selon les schémas dictés par les écrivains. (…)

Maintenant si pierre veut savoir comment j’ai pris cette affaire, je peux lui en faire part : très mal.

Je me revois, pleurant comme une fontaine, seule dans ma chambrette, à ressasser le temps que j’avais passé avec lui, vivant son comportement comme une injustice. Est-ce qu’on a le droit de gâcher la vie d’une fille de vingt ans ? D’en faire une veuve dont le mari court la campagne ? Je haïssais ce beau salaud, et plus encore l’amour que j’avais eu pour lui. Certaines nuits, le sentiment de manque était atroce. J’aurais pu me jeter à la tête du premier venu, mais j’avais perdu jusqu’à l’envie de regarder un visage de garçon ; pire que ça, j’en avais peur. Si c’était le prix de l’age adulte, j’étais en train de le payer comptant.

Je ne vais pas geindre pendant des pages et des pages. La dessus, je reste assez fille de mes parents : ils m’avaient appris quand on a mal à ne pas crier.

Mais l’éloignement de Pierre, son abrupte volte-face m’ont fait ressentir pour la prière fois, au-delà de la douleur d’être quittée, ce que peut être le désenchantement du monde. Un sentiment d’irrémédiable m’écrasait au-delà de la mesure, je me trouvais laide, indigne de séduire, je me reprochais ma bêtise et mon insignifiance. Un ou deux garçons me tournaient autour, mais je leur opposais des mines de vierge hautaine. D’ailleurs, ils ne me plaisaient pas. J’étais renvoyé à la nécessité de construire autrement ma vie.

Un temps, je me suis considérée comme une bannie. L’école de la rue d’Ulm, la périphérie du Panthéon, certains cinémas m’étaient interdits. Tous les endroits où j’aurais pu croiser Pierre, je les évitais. Le seul remède que je connaissais c’est le travail….

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Commentaires
R
non pierre est bien celui de marc lambron.<br /> Mais pierre, paul, alexandra, martine, c'est pareil non?<br /> les émotions heureusement n'ont pas de sexe !<br /> <br /> :)<br /> <br /> amicalement
G
On ne peut donc bâtir sur toute les Pierre...<br /> L'histoire de Pierre, est-ce celle de Marc Lambron ou bien si Pierre fut dans ta vie à toi?
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