Lettre à moi-même…

Chère moi,

Tu me parait être bien fragile en ce moment, et ça me touche. Ne pourrais tu pas, à nouveau, regarder ta vie avec une plus grande objectivité, et être un peu plus indulgente envers toi-même.

Tu possèdes une force de vie peu commune, un discernement important sur toi-même, sur ta vie, ton passé et ton futur. Pourtant, chaque fois, que tu te sent mieux, plus forte, plus sure de toi, tu met en place des actions, qui te ramène à tes comportements passés, inconsciemment sans doute, tu essaye de redevenir la fille de ta mère, la fille névrosée, la fille qui se déteste et qui se met elle-même des bâtons dans les roues.

Moi, je te connais, je sais que tu n’est plus la même personne, que tu es sur la bonne route, le bon chemin, et que tu trouveras forcément ta voix, et celle qui aimera la suivre avec toi.

La solitude te pèse, et même si tes amis sont là, je suis d’accord, rien ne remplace jamais vraiment une relation amoureuse.

Mais dit toi bien, que toutes les expériences, bonnes ou mauvaises, te rendent plus forte, plus proche de ce que tu recherches réellement.

Tu es seule, en ce moment, et tu l’as été avant aussi, tu sais que les bénéfices de ces périodes difficiles sont importants, qu’ils te permettent de mieux te connaître, de prendre soin de toi et uniquement de toi. Tu dois en passer par là, pour ne plus te perdre dans une dépendance trop importante à la femme qui partage ta vie.

Avant d’aimer, tu dois t’aimer suffisamment, pour t’autoriser à rester toi-même lorsque tu es dans une relation affective.

Regarde objectivement ce que tu possèdes déjà, une affaire à toi dans le professionnel, une maison dans l’endroit dont tu as toujours rêvé, des vrais amis qui seront toujours là pour partager avec toi les bons moments et ceux plus difficiles. Tu es intelligente, mignonne ( ça je ne sais pas si je le laisse dans le texte, c’est ce que me dirait mes amis mais pas ce que je pense), généreuse, sensible, ouverte à des tonnes de domaine, tu sais te débrouiller seul, tu sais te faire plaisir. Bien sur, il y a encore des domaines ou tu as des faiblesses, ta sensibilité et ta peur du jugement des autres te pourrissent encore la vie bien trop souvent, mais tu vas y arriver.

Tu as peur de ne pas rencontrer quelqu’un, quelqu’un avec qui tout sera possible, le temps te parait étrangement long, mais cette fille existe, il y a forcément quelque part une fille qui te plaira physiquement, qui assume sa préférence pour les filles et qui aura fait un chemin suffisant dans la vie, un travail sur elle-même, qui sera prête à construire quelque chose avec toi.

Chaque expérience, chaque petit pas en avant (même en arrière) sont là pour t’amener au but recherché. On apprend chaque jour un peu, et toi tu as déjà beaucoup appris.

Ne te décourage pas !

Tu as beaucoup souffert de la place (plutôt de la non place) que l’on t’a laissé dans ton enfance, mais ça à fait de toi, quelqu’un de plus forte, de plus armée, de plus lucide. Laisse tomber les barrières, ton sens de l’observation, ton intuition aiguë te donne cette allure de dur, alors que moi je sais que tu es toute douce à l’intérieur. Laisse les autres voir se côté de toi, laisse leur la chance de voir qui tu es vraiment…

Regarde devant toi, on ne peut pas refaire le passé, on ne doit rien regretter, on doit juste le digérer, et pardonner.

Il y a quelque part une place au soleil pour toi. Pas sur une île déserte comme tu le crois encore trop souvent, mais sur un continent peuplé de gens qui t’aime comme tu es, qui ne te juge pas, et qui ne souhaite pour toi que le bonheur.

Milles bisous d’amour tendre et affectueux.